Plan National d'Alerte aux Cyanobactéries
Au Luxembourg, depuis les années 1970, des efflorescences cyanobactériennes nuisibles sont régulièrement observées et documentées. De par ses caractéristiques hydrographiques et la structure de ses bassins versants (c'est-à-dire l'occupation des terres agricoles), le lac de la Haute-Sûre est particulièrement vulnérable au développement des cyanobactéries. D'autres plans d'eau tels que les sites de baignade de Remerschen et de Weiswampach, ainsi que la Moselle et le lac d'Echternach sont également menacés.
Au cours des deux dernières décennies, le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) a été mandaté par l'Administration de la Gestion de l'Eau (AGE) pour surveiller les cyanobactéries dans les masses d'eau à risque au Luxembourg et évaluer le risque pour la santé publique. De mai à octobre, le LIST effectue des analyses des plans d'eau concernés et rend compte de ses observations et résultats à l'AGE. Le projet CYANOLUX (2020-2022) a permis de tester et de mettre en œuvre de nouveaux outils innovants (drones, senseurs et tests rapides) pour la surveillance intégrée des cyanobactéries dans les zones de baignade officielles du pays. Il visait également à intensifier la surveillance des sites de Remerschen et Weiswampach, et à surveiller également la Moselle et le lac d'Echternach. A partir des données acquises au cours des saisons 2018 à 2021, un Plan National d'Alerte aux Cyanobactéries a été élaboré pour permettre aux autorités d'être plus réactives face au risque associé à la présnce de cyanobactéries. En 2022, ce plan d'alerte a été ajusté (Figure 1 ci-dessous). Il est appliqué depuis la saison 2022 et élabore sur une surveillance en 3 étapes:
- Inspection visuelle de la zone de baignade
- Confirmation de la présence de cyanobactéries toxinogènes et classification de la prolifération (catégories 1 à 3)
- Dosage de la microcystine (en cas de proliférations de catégorie 1 ou 2)
Des exemples de proliférations ci-dessous (Figure 2) illustrent les trois catégories définies dans le plan d'alerte.
Alerte et pré-alerte
Lorsque des proliférations de catégories de type 1 ou 2 sont rapportées, mais que le seuil en microcystines n'est pas dépassé, la phase d'alerte est déclenchée. Celle-ci implique uniquement une surveillance renforcée de la part des équipes du LIST.
En revanche, lorsque une prolifération de catégorie 3 est observée, ou lorsque le du seuil en microcystines est dépassé, la phase d'alerte est prononcée, avec pour conséquence une fermeture de la baignade avec effet immédiat et un communiqué de presse est publié pour informer le public via la presse officielle et le site internet de l'AGE.
Des recommandations sont également émises pour les activités récréatives (kayak, paddle, voile, plongée etc) et la pêche.